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Libération

La Vengeance de Monte-Cristo

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par BAYON
publié le 24 avril 2002 à 23h09

«La vengeance» du titre est de trop ; la preuve, le film l'escamote. A part ça, The Count of Monte Cristo est le meilleur Dumas filmé en vingt ans de mousquetades criblées de flèche de Notre-Dame sous Richelieu, lancers ninjas de rapière à Vaulx-le-Vicomte et pire.

A cet égard, une gourmandise est de retrouver, geôlier fétide au château d'If, l'éminent Michael Wincott qui, en suppôt du Cardinal 93, sauvait un 3 Musketeers mexicain de Charlie Sheen Aramis.

Les duels émaillant l'action enlevée de l'«inadaptation» 2002 sont bien, tout comme l'intrigue, sobrement filée de l'inextricable martingale maléfique originale, ou comme le casting.

Guy Pearce Mandego d'abord, déjà familier de cette rubrique (Memento, la Machine à explorer le temps...), est tellement intense qu'on le regretterait presque en Monte-Cristo ­ à qui il souffle la vedette, comme Tim Roth à Rob Roy naguère. Mercedes justifie son prénom caraque. En fiancée faillible, elle est un tact du film, qui ne la fait pas blonde et se passe vraiment en France éternelle, avec des indigènes idoines pour cadrer le contexte bourgeois parvenu à favoris.

Pour Dantès ­ de Dante et Hadès, comme l'Enfer que le Sâr Péladan évoquait ainsi : «Ils racontent en effet l'inconnu de leur âme mauvaise, revenus de l'enfer plus démons que damnés» ­, Edmond Dantès de Monte-Cristo, l'Assassin fastueux, il est au diapason. Repêchés de la Ligne rouge, ses yeux chavirés en gardent cette eau qui noyait Angel Eyes l'an passé. Jim Caviezel y incarnait un r