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Libération

Le pornographe

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publié le 24 avril 2002 à 23h09

Dans une France où Le Pen serait président, un gars comme Hervé-Pierre Gustave n'existerait pas. A-t-il seulement voté, cet animal-là, le plus turbulent des personnages du hard français ? Car Hervé-Pierre Gustave, HPG pour les intimes et les amateurs, est un hardeur, vocable étrange, à la fois anglicisme et barbarisme, qui désigne les acteurs et actrices du cinéma X (hardeuses, dans ce dernier cas).

HPG est non seulement acteur mais aussi réalisateur et producteur de films porno. Il a également réalisé des courts métrages dont le sexe était le thème majeur mais pas le seul objet. L'un d'eux, le très autobiographique Acteur X pour vous servir, a même valu à son auteur une projection à la Cinémathèque et un début de reconnaissance dans certains milieux cinéphiles, encore encouragée par ses apparitions chez des cinéastes comme Catherine Breillat (Romance) et Bertrand Bonello (le Pornographe). Enfin, un long métrage réalisé pour Canal +, HPG, son vit, son oeuvre, auréolé d'une polémique avec les Chiennes de garde, a définitivement consacré HPG parmi les personnalités les plus malignes et les plus intéressantes du X français, à côté d'un John B. Root ou d'un Jean-Noël René Clair.

Avec Autobiographie d'un hardeur, le livre qu'il fait paraître ces jours-ci (1), HPG passe un cap dans l'étrange rapport narcissique et maso qu'il entretient avec lui-même. Obsédé de sa propre personne avant toute autre chose, l'acteur-cinéaste semble habité par une pulsion de la transparence presque malad