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Libération
Critique

Sang chaud de Tunisie

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Satin rouge
publié le 24 avril 2002 à 23h09

Satin rouge est un film tunisien tourné dans la capitale du pays, Tunis, avec l'aval des autorités qui lui ont accordé un visa d'exploitation national. On peut être surpris vu sa dimension fortement critique à l'égard du puritanisme local et à cause de la place faite à la femme dans une société largement dominée par le machisme. On peut aussi se dire que le film est facile à instrumentaliser par une dictature qui, en vitrine, se refait une santé en envoyant des signes de libéralisme moral tandis que, dans l'arrière-boutique, les libertés d'opinion et d'expression continuent d'être sévèrement contrôlées et réprimées. Satin rouge est écrit et réalisé par une femme, Raja Amari, diplômée de la Femis en 1998. Il raconte comment une femme, Lilia, encore jeune mais déjà veuve, vit seule avec sa fille, comment lui vient un soir le désir de sortir et d'entrer dans un cabaret où elle découvre l'univers échauffé de la musique et de la danse. Elle se met bientôt à se rendre chaque nuit, en secret, dans ce cabaret et à danser pour les hommes. Le film explore les désirs réprimés d'une femme, ces désirs qui l'affranchissent et lui font trouver un nouvel épanouissement. Le scénario va même jusqu'à lui faire partager l'amant de sa fille.

Scènes de sexe. Satin rouge brocarde l'hypocrisie de la société tunisienne où le possible n'a de valeur que s'il est caché, vécu dans la honte. La surveillance des voisins entre eux est pointée du doigt, de même que les pesanteurs des traditions. Le film valo