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Libération

Un business qui tisse sa toile

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L'Internet dope l'industrie du porno. Très friand : le client japonais.
publié le 24 avril 2002 à 23h09

«Un film porno, ça se tourne en une journée pour 11 000 euros», entend-on à tous les coins de rue à Budapest. En moyenne, pour réaliser un «vrai» film de baise, avec une histoire, quelques décors et une demi-douzaine d'acteurs, il faut ici compter entre 35 000 et 135 000 euros, contre 11,3 millions d'euros en moyenne pour un film européen non porno.

Les frais d'un tournage de X restant limités, c'est un genre qui rapporte souvent davantage qu'il ne coûte. D'où son attrait. Un «plateau» loué par un particulier (une villa en banlieue pour 450 euros la journée, la cour de récréation d'une école un peu plus, un taxi beaucoup moins...), une équipe composée de six à huit personnes, dont les acteurs, des décors «naturels», peu de costumes... Une fois montée puis synchronisée, la carrière d'une «oeuvre à caractère pornographique» suit le même circuit. Première étape (de deux à six mois), la location de cassettes dans les vidéoclubs, qui sont au cinéma X ce que sont les salles de cinéma pour les films «normaux». Puis vient la vente dans les sex-shops ou par correspondance (entre 17 et 34 euros l'unité), parallèlement à l'achat par les chaînes de télévision. Bien que secret, le prix du porno mensuel de Canal se négocierait autour de 28 000 euros, tandis que pour les chaînes câblées ou satellitaires (XXL, Kiosque, Ciné Cinémas, pour ne parler que des françaises), capables de proposer jusqu'à un nouveau film par jour, les prix peuvent descendre à 1 700 euros pièce. Au bout d'un an, le bo