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Libération
Critique

L'anomalie «Sam»

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Sean Penn en handicapé mental face à la justice.
publié le 30 avril 2002 à 23h13

«132 minutes de politiquement correct» (USA Today), «un mélodrame hideusement manipulateur» (Salon.com), on pourrait multiplier les extraits d'articles parus dans la presse anglo-saxonne signés par des critiques complètement révulsés par la déferlante de bons sentiments de Sam, je suis Sam où, pour la première fois, Sean Penn s'adonne aux joies du cabotinage sur les traces du Dustin Hoffman de Rain Man, tant et si bien qu'il n'a jamais gagné autant d'argent et n'est pas passé loin de l'oscar.

L'acteur-cinéaste interprète le rôle-titre, un personnage d'attardé mental à qui on retire la garde de sa fille de 10 ans. Toute l'action repose sur le long procès qui l'oppose à l'institution sociale, procès qui doit lui permettre de prouver son aptitude à élever sa fille. Il est aidé dans ce combat par une avocate hystérique (Michelle Pfeiffer, au demeurant géniale comme d'hab).

Tics baveux. Jouant d'un style de montage probablement emprunté au Dogme danois (pour faire plus vrai), délayant la sauce narrative à n'en plus finir (plus de deux heures de grimaces et de tics baveux) dans l'espoir d'arracher au spectateur au coeur blindé par la haine un vieux fond résiduel de larmes, Sam, je suis Sam (même le titre est à coucher dehors) est le genre de film qui oblige à se pincer (et à pincer son voisin) pendant la projo pour s'assurer qu'on ne rêve pas. Hélas, non, Sam, je suis Sam a même une couverture médicale estampillée par le soutien du LA Goal, une association à but non lucratif créée p