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Libération

Truqueurs high-tech

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Plongée dans le vivier français des effets spéciaux, qui fait école.
publié le 30 avril 2002 à 23h13

La conversion du cinéma au numérique suit son chemin. Du Tosca de Benoît Jacquot (un plan truqué) à Amen. de Costa-Gavras (40 plans), il n'y a presque plus de films qui n'aient recours à ces technologies qui permettent de truquer des plans par ordinateur, procédé qui n'est pas forcément visible mais qui corrige des accidents de tournage ou autorise des prises de vue que la réalité ne permettait pas. La société E.S.T. (Etude et supervision des trucages) s'est créée en 1998 afin de transformer la mutation technologique en acquis artistique. Regroupant une dizaine de personnes autour de Christian Guillon et François Vagnon, l'E.S.T. fonctionne comme un cabinet d'architectes organisant et fédérant différents outils et compétences afin d'obtenir, dans le domaine des effets spéciaux, les meilleurs résultats possibles. Ce type de «prestation» est une nouveauté en France où les producteurs, à la différence des majors US, ne peuvent pas s'offrir une division effets spéciaux en interne. Il s'agit donc de réaliser pour eux une expertise chiffrée et de se charger de prendre contact avec les différentes boîtes indépendantes capables de travailler en association sur un projet commun. Ce fut le cas par exemple pour la comédie d'aventure le Boulet (Libération du 10 avril) qui comporte une séquence aussi spectaculaire que coûteuse où l'on voit la grande roue de la Concorde traversée par une voiture et une moto, sortant subitement de son axe et roulant sur plusieurs mètres dans le jardin des