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Libération

Portugais ensablés

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Nouvelles vagues du cinéma portugais. Sept films produits par Paulo Branco.
publié le 8 mai 2002 à 23h24

L'affiche est belle, avec cette fille complètement moderne, brune, divinement coiffée et maquillée, le rouge aux lèvres versant dans le rouge vif du vêtement. Ainsi sapés, les sept inédits portugais ont fière allure. Mais les apparences sont trompeuses. Les films déçoivent et cette histoire d'affiche n'était que de la retape : un coup maquillé comme une voiture volée. En criant aux «nouvelles vagues du cinéma portugais», on joue avec le feu. Même si le catalogue de Paulo Branco est effectivement l'un des plus beaux au monde (Oliveira, Ruiz, Costa, Akerman, Garrel, Monteiro, Biette, Dubroux...), il s'agit là des fonds de tiroir d'un producteur qui, à lui seul, fait marcher une bonne part du cinéma portugais, tâcherons et jeunes immatures compris. Si un génie trublion venait à naître entre Porto et Lisbonne, pourrait-il lui échapper ? C'est la seule question que l'on se pose en voyant cette sélection...

En habillant de révolution esthétique ces oeuvres une à une invendables, Branco prend le spectateur pour un gogo. La preuve par sept ? Rasganço de Raquel Freire est un atroce thriller moraliste dont le discours associant le viol, la vengeance et la stigmatisation de la féminité est à vomir. Le Marquis du fado de Edgar Pêra est une colique esthétique à base d'images trafiquées ­ n'est pas Vertov qui veut. Nuits de la courageuse Claudia Tomaz ne serait pas inintéressant, sur la dope et le manque. Mais Pedro Costa a livré à l'automne, avec Dans la chambre de Wanda, un film mille fo