En novembre dernier, la chaîne américaine NBC diffusait sur deux soirées une fiction à gros budget retraçant la révolte du ghetto juif de Varsovie en 1943. Après que 350 000 d'entre eux ont été déportés vers Treblinka, les habitants du ghetto entrent dans une résistance désespérée : mieux vaut mourir les armes à la main que gazés dans un camp d'extermination. De ces quatre heures de télévision, dont une grosse heure de pub, a été extrait un film de deux heures quarante-trois minutes pas indigne du grand écran, au moins d'un point de vue technique : format large et son Dolby extrêmement soigné. La «minisérie» réalisée par Jon Avnet (qui commit naguère Beignets de tomates vertes) a les qualités et les défauts que l'on peut attendre d'une telle production, sur un tel sujet. Il y a là moins une ambition de cinéma qu'une volonté de témoigner. Et c'est bien à cette aune qu'il faut juger l'Ultime Révolte.
En anglais. L'ambition se limite en effet à exploiter quelques ficelles scénaristiques afin de créer une tension continue, propre à scotcher le spectateur nord-américain devant son petit écran malgré les spots qui déboulent toutes les dix minutes. Le désir de transmettre, lui, est plus touchant. Avnet dit avoir voulu s'en tenir à la réalité des faits. Plusieurs épisodes bien documentés de la résistance du ghetto de Varsovie ont été agrégés avec plus ou moins d'habileté, une partie des lieux a été reconstituée à l'identique pour le tournage (à Bratislava, Slovaquie) et les figurants