«Grâce au ciel, les Français existent !» s'écrie Woody Allen à la fin de Hollywood Ending (qui ouvrira le Festival de Cannes). Les Français doivent-ils se réjouir de cet hommage à l'exception culturelle chérie (qu'on imagine ici un peu désuète depuis la montée de l'extrême droite) ? Pas vraiment. Hollywood Ending raconte l'histoire d'un film raté, flou et incohérent parce que le cinéaste, Woody himself, est soudain devenu aveugle, frappé d'une angoisse freudienne. Lorsque le metteur en scène recouvre la vue, il est accablé par son film, descendu par la critique, sauf... en France. A la sortie des projections américaines, on demande : «Vous recommanderez ce film à des gens ?» «Non, à moins que ce ne soient des copains d'Hitler», répondent les spectateurs.
La fiction rejoint la réalité : les salles d'Hollywood où Hollywood Ending (quelque peu raté lui-même) est sorti ce week-end étaient peu remplies. Et le public rigolait à chaque allusion aux Français.
A propos d'Hitler, d'Hollywood et des Français, la communauté cinématographique a tenu cette semaine son très chic dîner de soutien au musée de la Tolérance, pour rappeler la mémoire de l'Holocauste et dénoncer le racisme et l'antisémitisme. C'est Jean-Marie Messier, en forme malgré la chute vertigineuse de Vivendi Universal, qui recevait le «Prix humanitaire 2002». Après avoir dénoncé l'autre Jean-Marie et le danger de la xénophobie en France, il a annoncé la construction urgente d'un semblable musée à Paris : le musée du Respec