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Libération

Prophète en son check point

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«Intervention divine», deuxième film du Palestinien Elia Suleiman, arrive lundi à Cannes. Récit d'un tournage agité entre Jérusalem, Bethléem et Ramallah.
publié le 15 mai 2002 à 23h28

C'est à Venise que l'aventure d'Intervention divine, le nouveau film du Palestinien Elia Suleiman, présenté lundi au festival de Cannes, a commencé. En septembre 1996, le public de la 53e Mostra y découvre Chronique d'une disparition, son premier long métrage. C'est une révélation : prix du meilleur premier film, Chronique... s'attire une critique dithyrambique, ce qui permet à Suleiman d'envisager un deuxième film dans la foulée. Il lui faudra cependant six années pour mener à bout Intervention divine.

L'audace de ce premier film, de même que sa construction, collage d'impressions drolatiques et de petits faits vrais hautement inflammables, valent à Elia Suleiman quelques surnoms avantageux. «Un Nanni Moretti d'Orient» (Libération), «une figure très radicale et très civilisée du désespoir» (le Monde), «un univers burlesque terrassant les clichés» (Télé rama)... Le film sort en France en avril 1998, puis est présenté en novembre en Israël et dans les «territoires». Des polémiques naissent dans les deux camps. Certains Israéliens ne supportent pas la manière dont armée et police sont tournées en dérision dans la seconde partie du film, notamment lors d'une scène fameuse où, grâce à un émetteur subtilisé à une patrouille israélienne, une étudiante palestinienne parvient, par les ordres contradictoires lancés sur les ondes, à semer la panique parmi les voitures de police prises dans un ballet surréaliste. Mais des Palestiniens ne supportent pas davantage l'humour ravageur de Sul