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Libération

A la reconquête d'un âge d'or

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Media City et Misr, deux studios aux démarches opposées, se partagent le marché.
publié le 29 mai 2002 à 23h38

Le Caire, Alexandrie de notre correspondante

Planté au beau milieu d'une rue d'Alexandrie, pointant du doigt la pyramide de Khéphren, flanquée du Sphinx et de la citadelle mamelouke du Caire, Amr el-Sawi jubile. «Extraordinaire, non ?» Plus loin, une plage aux vagues artificielles et un village traditionnel égyptien avec son pigeonnier, un quartier médiéval aux moucharabiehs tarabiscotés, un temple pharaonique rutilant, des bâtiments flambant neufs, un hôtel au luxe criard. Tout autour, du désert à perte de vue, et pas un chat.

Bienvenue à Media City, nouvelle compagnie égyptienne de production audiovisuelle. Deux millions de mètres carrés de studios, zones de tournage, centres de production technique : un délire mégalomaniaque, lancé au début des années 1990 par le ministère de l'Information. Financé par l'Etat (42 %) et des partenaires privés, Media City est opérationnel. Equipé des derniers musts en matière de production vidéo et cinéma, doté d'ateliers de décors ultraperformants, il atteint son objectif : en mettre plein la vue. «Ça va devenir le Hollywood du Moyen-Orient», affirme Amr el-Sawi, chargé de relations publiques du monstre médiatique.

A la chaîne. Campé dans un bureau vaste comme un terrain de basket, Abdel Rahman Hafez, PDG de Media City, ne dément pas : «Ce seront les meilleurs studios de cinéma du monde, et les moins chers pour les réalisateurs. Nous avons plus d'équipement que n'importe qui, nous avons la meilleure technologie et surtout nous avons tout sur