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Libération

Cinecitta façon «Akhenaton»

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publié le 29 mai 2002 à 23h38

Le Caire de notre correspondante

Entassés dans le recoin d'une pièce obscure, des dizaines de lances et de sceptres dorment sous la poussière. Un char aux roues dorées repose contre le mur, un sarcophage aux couleurs éclatantes se tapit sous une bâche. Sur les étagères, une armée de vases d'albâtre délicatement ciselés s'aligne patiemment. Loin des pharaonneries kitsch de Cléopâtre ou des Dix Commandements, les salles d'accessoires des studios de cinéma égyptiens Misr imposent le respect par la qualité des matières, le souci du détail, même invisible à l'écran. Aucun de ces objets n'a pour autant impressionné la pellicule : les studios Misr les réservent à leur grand projet. Un rêve fou, celui de réaliser la première superproduction pharaonique «100 % égyptienne». L'histoire d'Akhenaton, époux de Néfertiti, pharaon atypique, rebelle et visionnaire. «Ce fut le premier homme à prêcher le monothéisme, et en tant que souverain, il adopta une politique pacifiste pour lancer son message de tolérance, refusant d'employer les armes et la violence, explique Karim Gamal el-Din, directeur des studios Misr. C'est un cas unique pour son temps, et même pour le nôtre.»

En rachetant les studios nationaux il y a deux ans, ce jeune réalisateur voulait redonner au cinéma égyptien son lustre passé, noyé dans les productions bas de gamme et les comédies sirupeuses. Comme tous les cinéphiles arabes, de Youssef Chahine à Yousri Nasrallah, Karim Gamal el-Din voue une admiration sans borne à Chadi Abd