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Libération

La nostalgie d'une année faste

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La coalition au pouvoir menace un cinéma autrichien en plein boom.
publié le 5 juin 2002 à 23h50

La saison 2001-2002 restera comme un moment de bonheur dans les annales du cinéma autrichien : des films en grande quantité (une vingtaine de longs métrages), l'apparition de jeunes talents et une reconnaissance internationale (grand prix du jury à Cannes en 2001 pour la Pianiste, de Michael Haneke, grand prix du jury à Venise pour Canicule, d'Ulrich Seidl, nomination aux oscars dans la catégorie courts métrages pour Copyshop, de Virgil Widrich, prix spécial du jury à Amsterdam pour Elsewhere, un documentaire de Nikolaus Geyrhalter...). Un exploit quand on sait que l'Autriche est un pays de 8 millions d'habitants isolé aux frontières orientales de l'Europe.

Le soleil brillait donc sur la jolie ville de Graz, alors que s'achevait, en avril, la cinquième édition de la Diagonale, le festival annuel du film autrichien. Mais de sombres perspectives ont gâché le bonheur des participants. Cette année faste risque en effet d'être la dernière de ce niveau.

Une guerre ouverte oppose les professionnels du cinéma autrichien à leur gouvernement, qui tente de les maîtriser en coupant les financements. A peine parvenue au pouvoir, il y a deux ans, la coalition de la droite et de l'extrême droite a réduit de plus d'un tiers le budget alloué à l'industrie cinématographique, très critique à l'égard de la présence de lieutenants de Haider dans des fonctions ministérielles. Une politique dont les effets commencent à se faire douloureusement sentir. «Si le gouvernement ne change pas radicalement s