Tobey Maguire au teint d'endive, pas particulièrement beau, ni charismatique, boy next door à la coule, prince de la mélancolie végétarienne, défoncé au bouddhisme et au yoga, est la star paradoxale du moment. Imposé par Sam Raimi à des décideurs de la Columbia dubitatifs qui, eux, voyaient plutôt Jude Law ou Heath Ledger en homme-araignée, Maguire se retrouve, à 26 ans, propulsé au-devant de la scène hollywoodienne grâce au succès colossal du film. Repéré en 1997 dans le rôle de l'ado dysfonctionnel du Ice Storm de Ang Lee, il s'est imposé progressivement dans des films indépendants sérieux, de Pleasantville à Wonder Boys avec Michael Douglas. «Meilleur jeune acteur du moment» selon sa partenaire du film, Kirsten Dunst, à la fois «irréel et accessible» comme le résumait James Schamus, scénariste de Ice Storm, «il ne sait pas être faux, c'est l'acteur juste par excellence» (Sam Raimi).
Né à Santa Monica (Californie), ses parents ont à peine 20 ans quand il arrive au monde. Père cuisinier, mère secrétaire, le couple ne tarde pas à se séparer. Dès lors, le jeune Tobey balance entre les différents foyers, maternels ou paternels, déménage à peu près tous les ans (Oregon, Washington, Vancouver...), suit une scolarité houleuse, devient un teenager rongé d'angoisses qui vomit tous les matins avant de se rendre au lycée. Sa mère lui paye des cours d'art dramatique et il se met à courir les castings, tourne des pubs, joue des panouilles dans des séries télé. Au cours d'un casting, il