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Libération
Reportage

Triple montage pour Lucas Belvaux

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L'acteur-cinéaste finit d'imbriquer sa trilogie simultanée.
publié le 12 juin 2002 à 23h55

«Finalement, il n'y a pas de quoi devenir fou.» En dépit de ses cernes, Lucas Belvaux nage dans le bonheur : le montage de sa trilogie arrive à son terme, six ans après avoir rêvé d'un projet où les choses ne se feraient plus une par une, mais par brassées : trois films mis en scène en même temps, pour lesquels il serait tout à la fois devant et derrière la caméra, assumant même l'un des rôles principaux. Le premier de ces trois films s'appelle Un couple épatant (une comédie), le second Cavale (un polar à la André Héléna), le troisième Après la vie (un mélo sirkien). Entre Grenoble et Paris, nous avions pu le voir l'été dernier (Libération, 1er et 22 août 2001) passer avec bonheur d'une fonction à l'autre, d'un film à l'autre, et Lucas Belvaux nous avait donné rendez-vous à partir de l'hiver, pour le montage, pour venir voir ce numéro d'équilibriste : comment un tel film peut prendre forme.

Mille-feuille. Entré en salle de montage début 2002 pour quatre mois d'immersion, on le retrouve tel un gosse accroupi devant un Lego : c'est bordélique en apparence, mais régi par l'apprentissage d'une méthode. «Chacun des trois films demande dix à onze semaines de montage.» En ramassant le travail sur dix-neuf semaines, Belvaux aura construit son plan de montage comme un mille-feuille : par cou ches, par strates, indépendances et insidieuses interférences. Valérie Loiseleux, la monteuse d'Un couple épatant, a commencé la première, travaillant seule au côté du cinéaste pendant quatre sema