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As de pics

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Sur un plateau inaccessible, Arnaud et Jean-Marie Larrieu tournent «Un homme, un vrai» : une fable burlesque, sentimentale et montagnarde, avec en toile de fond la semaine des amours du coq de bruyère.
publié le 19 juin 2002 à 0h00
(mis à jour le 19 juin 2002 à 0h00)

Argelès- Gazost envoyé spécial

Hélène Fillières et Mathieu Amalric, comédiens, et duo de chanteurs inattendus, lancent, un peu faux mais sincères, un air et des paroles de Philippe Katerine : Elle : «Je me suis inquiétée / Il faisait très mauvais en plaine.» Lui : «Au-dessus de 2 000 mètres, il a fait beau toute la nuit / La lune était très belle.» Quelle plaine, quelle lune ? Où ça, deux mille mètres ? C'est quoi ce cinéma ? C'est par où l'amour ? Disons, pour répondre vite, que la chanson est l'une des trois écrites par Katerine pour Un homme, un vrai, le prochain film de Jean-Marie et Arnaud Larrieu. Ceux qui ont vu la Brèche de Roland et Fin d'été savent où situer cette plaine, cette lune : dans les Hautes-Pyrénées, où les frères cinéastes sont nés et où ils ont toujours ancré leur cinéma montagnard, filmant avec le monde sous leurs pieds. L'altitude amoureuse des textes de Katerine ne serait donc plus une métaphore d'usage, mais l'environnement d'un cinéma. On se devait d'aller sur place.

Les Larrieu et les Pyrénées, rien de plus naturel, a priori: des montagnards, des vrais. Sauf que : 1) Un homme, un vrai n'est tourné qu'en partie dans les Pyrénées, les deux autres tiers se divisant entre Paris (ah ?) et Ibiza (quoi ?); 2) qu'il s'agit d'un tournant pour eux avec un «gros» budget de 3 millions d'euros à la clé (une production Pelleas Film/Philippe Martin et Géraldine Michelot) ; 3) que les frères ont le naturalisme béat en horreur : leur cinéma est une machine à escalad