La semaine dernière, sur le bloc-notes de la vie parallèle du cinéma, l'événement majeur était la représentation du Sermon sur la mort de Jacques-Benigne Bossuet par Eugène Green en l'église Saint-Etienne-du-Mont, à Paris. Ce Green est au moins acteur, cinéaste, écrivain et metteur en scène de théâtre, sans qu'on sache, ni veuille savoir, laquelle de ces casquettes a priorité. Sans doute même est-il crucial pour cet auteur d'entretenir le mélange, de maintenir la non-supériorité d'une activité sur l'autre et de mettre sur le même plan, celui de l'art, des gestes créatifs distincts qui restent forcément liés.
Eugène Green est l'inconnu idéal du moment. Il n'a fait qu'un seul film, Toutes les nuits, qui compte parmi les trois plus beaux sortis l'an dernier. Il est discret, fugace, et semble n'avoir d'autre programme que de travailler intensément le jardin de ses passions. Un jardin tracé en rosace autour du XVIIe siècle, univers de référence et de prédilection du sieur Green, qui lui a consacré un brillant essai, la Parole baroque. Il est aussi au coeur de la compagnie du Théâtre de la Sapience, un de ces «plus petits chapiteaux du monde» où se jouent souvent les grandes aventures de l'art.
Pour toutes ces raisons, et sans doute bien d'autres, Eugène Green mérite sans doute d'être connu, et reconnu. Mais qu'il nous pardonne : il ne vaudrait mieux pas. L'invisibilité médiatique d'Eugène Green, son effacement absolu des champs de bataille établis (festivals, émissions, débats, rev