A Cannes, la fatigue cumulée du décalage horaire et d'une soirée arrosée n'avait pas empêché Richard Edson de se prêter de bonne grâce aux demandes du photographe de Libération pour le portrait de groupe d'Apartment #5C. A Los Angeles, trois semaines plus tard, il se montre tout aussi disponible pour poursuivre, au saut du lit et par téléphone, la conversation entamée sur la Croisette autour du film de Raphaël Nadjari, qui sort cette semaine dans les salles (Libération du 24 mai). Tout juste demandera-t-il la permission de s'absenter à plusieurs reprises pour vérifier si sa nouvelle livraison de disques, dont il est grand collectionneur, est bien arrivée.

Sonic Youth, The Konk... Avant d'être acteur, Richard Edson, 48 ans, est musicien. Il fut le tout premier batteur de Sonic Youth à une époque où, regrette-t-il, «New York était une ville incroyablement fertile pour la création. La plupart des artistes se foutaient de gagner de l'argent mais voulaient créer quelque chose». Le temps d'enregistrer un album avec le groupe post-punk et il décide, en 1983, d'aller frapper ses caisses claires ailleurs, notamment au sein du collectif afro beat The Konk («Les rythmes rock me semblaient très limités. Je préfère le jazz, le funk, la musique africaine.»). Lors d'un concert, il rencontre Jim Jarmusch qui décide de lui confier l'un des rôles principaux de son premier long métrage, un road movie, bientôt un film culte.

Richard Edson sera donc Eddie, le copain de galère de John Lurie, autre