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Libération

«Semana santa»

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par BAYON
publié le 19 juin 2002 à 0h00

«Quelque chose ne colle pas...», répètent les inspecteurs Delgado et Quemada dont l'enquête piétine. De fait, au milieu des classiques processions hystériques de pénitents, vierges et christs dégoulinants d'obscurantisme doloriste sur fond de récurrence du refoulé hispanique saisonnier «guerra civil» (Visionarios, Lucia y el sexo, l'Echine du Diable), quelque chose ne colle pas du tout dans Semana santa.

Pour commencer, voilà un polar allemand parlant anglais en décor naturel andalou avec acteur français jouant au Sévillan, actrice hispanique US idem­ sans compter quelques toros et cagoulards anonymes. L'argument, après cela, selon un amateur, rappellerait Nadie conoce a nadie (Jeu de rôles), Eduardo Noriega remplacé par Olivier Martinez.

On n'entend plus parler du frère ; Olivier reste un beau parti : touche gitane, pendant rude d'Anthony Delon, débuts prometteurs... Dix ans après IP5, suivi du Hussard 95, le rôle marquant de notre homme est encore celui d'«étalon» plein cuir pour Américaine Infidèle du jour.

Ici, il lance assez bien : «Vous avez déjà vu un cadavre... ? ­ Oui. ­ ça tombe bien, là on en a deux.» Mais l'espéranto angloïde baragouiné par toute la troupe supposée castillane fait tomber la pression. Comme l'intrigue, aux tenants et aboutissants secrets jusqu'à l'hermétique décousu.

On en est quitte pour rêver à ce qu'il y aurait à tirer de Martinez quand il est là (Billy Budd ? L'Amant de lady Chatterley ?); et pour négliger un peu, au profit des extérieurs colorés