Quand Sony se pique de faire du cinéma, façon promo pour sa Playstation, c'est au pas de charge et en sortant les grands moyens marketing. Soit un concours d'idées ouvert à tous les internautes avec, à la clé, l'alléchante perspective de présenter à Cannes son film tout frais, sachant que tous ces courts métrages ont été réalisés en l'espace d'un mois... Au-delà de la promotion du leader du jeu vidéo, qui en profitait pour imposer un thème ­ «Final Fantasy, la saga» ­ aux participants, au-delà des délires attendus sur la «fusion de la musique, du cinéma, de la télévision et de l'édition» grâce aux nouvelles consoles de jeux, c'est l'ébauche d'un rapprochement entre jeu et cinéma, deux univers encore largement hermétiques, qui s'est effectué à l'occasion de ce «Playstation short contest».

Des trois films réalisés, un seul s'inspire de la saga Final Fantasy, absolu blockbuster du jeu de rôles, dont le dixième opus vient de sortir en France (Libération du 7 juin). Aux portes d'Argon est aussi le seul qui soit réalisé par un authentique mordu des jeux vidéo, Pierre-Adrien Dracon, 17 ans. Autant dire un «bleu» en écriture cinématographique.

Bluffant. Aux portes d'Argon a remporté le prix décerné par le jury présidé par Gérard Krawczyk, et tient en haleine tout spectateur normalement constitué (1). Sans entrée en matière ni temps mort, le film déroule la course éperdue d'un «Gavroche de la rue» (dixit Pierre-Adrien) poursuivi par des forces maléfiques ,d'une forêt forcément hantée a