A la Cinémathèque française, tandis que l'assemblée générale du 25 juin votait dans la torpeur d'une union de façade, les poignards s'aiguisaient dans l'ombre (Libération du 24 juin). Dès le lendemain, en catimini, derrière les tentures du bureau du conseil d'administration, le directeur de l'établissement, l'Américain Peter Scarlet, était démis de ses fonctions. Après dix-huit ans à la tête du festival de San Francisco, Scarlet était arrivé à la Cinémathèque en janvier 2001, choisi par son président, Jean-Charles Tacchella. Il ne s'y est jamais imposé, miné par «une absence chronique de décision sur plusieurs dossiers engageant le présent et l'avenir de l'institution» (assemblée générale du personnel du 4 juin).
Crise coûteuse. Pour Tacchella, principal responsable de la crise, c'est un fusible qui saute. Le dernier ? Le président de la Cinémathèque est désormais dans la ligne de mire (la CNT, Confédération nationale du travail, a même «déploré [sa] reconduction») et voit son auto rité réduite : le 26 juin, le bureau s'est prononcé pour la double signature systématique sur les décisions financières. Cette mesure est imposée à Tacchella à la suite de l'important dérapage financier constaté par le Centre national du cinéma (400 000 euros sur un budget total de 7 millions d'euros). Mais combien vont coûter les limogeages successifs de deux cadres importants, le directeur du musée du cinéma, Laurent Gervereau, et le directeur, Peter Scarlet, qui sont prêts à aller devant la just