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Libération

Spielberg à messages

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publié le 3 juillet 2002 à 0h17

En promo de son dernier film, Minority Report, sorti mi-juin (n° 1 au box-office), Steven Spielberg confie que ses enfants auraient préféré qu'il continue dans la foulée des ET et Jurassic Park mais que lui cherche à expérimenter d'autres voies créatives et, aussi, à délivrer un message : Minority Report se passe à Washington en l'an 2054, sans crimes depuis que les policiers peuvent arrêter les futurs criminels avant qu'ils ne commettent leurs meurtres, sur la foi de «rapports» d'êtres sur-voyants. Mais ce système de sécurité absolue dérape... Spielberg entend sensibiliser le public aux dangers de l'ultrasécuritaire qui s'installerait en réaction au 11 septembre. Pourtant, le film, tiré d'un roman de Philip K. Dick, a été mis en route avant les attentats.

Deuxième message : si on s'étonne des pubs géantes dans Minority Report (en tout quinze marques apparaissent en grand dans le film, dont Burger King, Pepsi, American Express, Reebok), où par ailleurs Tom Cruise (ici excellent) fait ses courses chez Gap, conduit une Lexus, téléphone en Nokia, on nous annonce qu'il s'agit là aussi de dénoncer l'évolution pernicieuse de la pub. Or la pub a rapporté 25 millions de dollars, finançant un quart du budget du film...

Enfin, au même moment, Spielberg a achevé une licence en cinéma à l'université de Long Beach (Californie), histoire de montrer l'importance des études à ses sept enfants. Mais qui va penser qu'il vaut mieux continuer d'aller sagement à la fac plutôt que tourner les Dents