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Libération
Critique

Docu de haute tenue

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Retour sur le 13e festival international de Marseille.
publié le 10 juillet 2002 à 0h22

Marseille envoyée spéciale

Le Festival international du documentaire s'est achevé ce week-end dans les salles du théâtre de la Criée à Marseille. Sous la nouvelle direction artistique de Jean-Pierre Rehm, plus de 130 films en compétition ou en programmation thématique, venus de nos friches occidentales ou de Chine, se sont rejoints sur le vieux port phocéen.

«Mon film préféré, dit Jia Zhang-ke (dont In Public a obtenu à Marseille le grand prix de la compétition internationale), c'est Numéro zéro de Jean Eustache.» Qu'un jeune Chinois qui ne maîtrise pas le français ait apprécié cette longue interview (non traduite) de la grand-mère du cinéaste français en dit long sur l'esprit du festival. Tout en ratissant large dans le choix des films proposés, les organisateurs ont réussi à les réunir par une commune exigence d'écriture.

Quelles différences pourtant entre le documentaire présenté ici par le réalisateur de Plaisirs inconnus (projeté à Cannes cette année) et cet inédit d'Eustache réalisé dans les années 70. Dans In Public, la petite caméra erre dans les salles d'attente de la ville de Diatong, accrochant les regards anonymes de l'ennui et de la solitude contemporaine. Dans le second, deux caméras 16 mm filment fixement en noir et blanc la grand-mère assise qui raconte. Ainsi l'a voulu Eustache. «Je n'avais aucune intention en faisant ce film. J'étais simplement rongé par un mal et ce film répondait à ce mal.» Sous le beau titre l'Angle mort (Blind Spot), André Heller et Othmar