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Libération
Critique

L'Amérique réac racole

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«40 Jours...», sinistre farce proabstinence.
publié le 10 juillet 2002 à 0h21

Rien évidemment ne nous oblige à aller voir ça sinon une passion funeste pour Josh Hartnett depuis son apparition étincelante dans Virgin Suicides dans le rôle du teenager parfait Trip Fontaine. Tout de même, la cote d'alerte cette fois est dépassée : voici une comédie bénigne qui mouline dur dans une certaine obscénité puritaine bien de notre temps. A rapprocher d'un autre film amé ricain qui sort la semaine prochaine, Allumeuses ! de Roger Kumble, avec Cameron Diaz. Ces deux films draguant le public ado nous semblent l'émanation terrifiante d'un touillage idéologique où la liberté de moeurs revendiquée croise rapidement des intérêts moralisateurs et normatifs des plus réactionnaires.

Filles appâts. Dans 40 jours, un garçon déluré, Matt Sullivan, essuie une rupture amoureuse en baisant de nombreuses filles dans des rapports sans lendemain. Lassé de cette vie de bâton de chaise, il fait un voeu de chasteté pendant 40 jours et 40 nuits. Bossant dans une boîte d'Internet, son pari devient un enjeu public via un site créé pour l'occasion. Les filles essaient de le faire craquer avec force déballage de poitrine et petit linge. Lui résiste, se jette des seaux à glace dans le caleçon, ce genre.

On sait que les énormes succès de Mary à tout prix puis d'American Pie ont lancé les producteurs sur la piste d'un comique potache aux ambitions tour à tour sexuelles ou pétomanes. Sperme dans les cheveux, couille coincée dans la braguette, bourrage de tarte, on connaît les aventures de cet e