Avec la saison cinématographique, c'est une étrange séquence qui s'achève pour le cinéma français. Industrie lourde aux réflexes de paquebot, la production ciné fonctionne au rythme de cycles qui enjambent les années comptables. Du début de son tournage à la fin de son exploitation commerciale (sans parler de sa conception : macération, écriture...), la vie active d'un film se compte en années et, bien souvent, le contexte socio-économique ou l'ambiance générale dans lesquels le film sort sont très différents de ceux dans lesquels il a été conçu.
Ainsi, pour en revenir aux grands succès d'exploitation récents, lorsque le producteur Claude Berri mettait sur pied le projet «Astérix : mission Cléopâtre», dont il confierait plus tard la mise en scène à Alain Chabat, il pouvait prendre le pari que ce serait un énorme succès, mais il était incapable de prévoir que ce succès serait le point d'orgue de triomphes en cascade pour le cinéma hexagonal. De même, tandis que nous savourons encore les ultimes miettes de ce festin astérixien (à ce jour : 14,3 millions d'entrées au compteur, soit le second meilleur score de tous les temps pour un film français), nous avons beaucoup de mal à imaginer que ce sont peut-être là les dernières réjouissances avant longtemps.
Il est en tout cas à peu près certain que les deux prochaines années ne rééditeront pas le hasard de cet alignement exceptionnel de grands succès en France comme à l'export qui, d'«Amélie Poulain» en «Rivières pourpres» et de «Hui