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Libération

Vertigo

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publié le 10 juillet 2002 à 0h22

C'est un plongeon comparable à la grande descente de la terrifiante attraction Jurassic Park à Universal Studio : on part de tout en haut et... splash !!! Ecrasé au sol. Ramené sur terre parmi ­ horreur ­ une foule atrocement anonyme.

Hollywood a vu deux «géants» chuter en même temps dans un scénario parfait, digne du crépuscule des stars dans Sunset Boulevard.

Il y a eu le crash du Français Jean-Marie Messier qui était, justement, patron de cet historique studio Universal jusqu'à la semaine dernière. Variety, le journal de la profession, a trouvé le bon titre : «Vivendi Vertigo», en référence au film Vertigo de Hitchcock. En français : Sueurs froides...

Le cas Messier a été vite jeté aux oubliettes, poussé par un autre crash beaucoup plus excitant : l'homme le plus puissant du cinéma américain, Michael Ovitz, a signé son arrêt de mort. A la tête de Creative Artists Agency, qui contrôlait toutes les stars du cinéma américain, Ovitz a été le roi d'Hollywood pendant de longues années. Devenu numéro 2 de Disney puis parti avec de confortables indemnités, il avait fondé une nouvelle agence avec son cheptel de stars. Et s'était cassé la gueule. Haï par tous ceux qu'il avait méprisés, (presque) ruiné, il s'est épanché dans Vanity Fair, accusateur : «Je suis victime de la mafia gay d'Hollywood.» Et de citer des noms. Certains homos, d'autres non, tous juifs (comme lui).

Ovitz a publié un communiqué pour s'excuser. En vain. La mafia judéo-gay-hollywoodienne dînera encore avec Messier ­