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Libération
Critique

Histoire par paliers

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par Aurélia COLLOT
publié le 7 août 2002 à 0h36

L'assemblée annuelle des copropriétaires du 29 rue des Oursins, avec son lot de récriminations et de conflits : a-t-on vraiment besoin du concierge ou ne vaudrait-il pas mieux le licencier et installer un local à poussette ? Et l'association «Un manteau pour l'hiver», qui attire les SDF, constitue-t-elle une nuisance insupportable ? Tout cela permet de suivre les destins croisés de quelques habitants : une jeune prothésiste dentaire hantée par le souvenir de son petit ami disparu dans l'Everest (Irène Jacob), un propriétaire atrabilaire qui fait du zèle intéressé auprès de ses voisins (Jean-Pierre Darroussin), un syndic dépressif (Wladimir Yordanoff)... Mille millièmes, avec ses personnages contrastés dont la cohabitation semble obéir à la loi des quotas (un Noir, une vieille, un homosexuel...), court le risque d'étirer en longueur un procédé usé jusqu'à la corde, voire de basculer dans la caricature.

Rémi Waterhouse, le scénariste de Ridicule, parvient à tirer un certain parti des potentialités comiques de la situation. Il épingle toutes les formes de mesquinerie que peut générer la vie en collectivité, le ballet des intérêts particuliers contradictoires, en posant sur ses personnages un regard qui mêle ironie et tendresse, une tonalité douce-amère qui sied au genre. Mais il fait un peu mieux que remplir ce contrat. Si certains gags sont attendus, d'autres sont plus audacieux.

Quand intervient une prévisible scène d'utopie communautaire, le temps d'un déjeuner, c'est pour êtr