Seule grosse machinerie américaine à sortir cet été, Men In Black II ne devrait avoir aucun mal à rameuter les foules comme il l'a déjà fait outre-Atlantique. Si le premier épisode avait le bénéfice de la fraîcheur, cette suite opportuniste parait bien superflue quand bien même, évidemment, son auteur, Barry Sonenfeld l'a soignée dans ces moindres détails avec l'aide notamment de l'excellent directeur artistique Bo Welsh.
Faux fauché. Les deux agents, K (Tommy Lee Jones) et J (Will Smith), doivent cette fois déjouer un complot ourdi par Serleena (Lara Flynn Boyle), une extra-terrestre ayant pris la forme d'une pulpeuse créature pour publicité de sous-vêtement. Le scénario est rudimentaire, prétexte à une série de séquences gentiment autodérisoires. L'ouverture du film pastichant une SF série Z annonce la couleur. Men In Black I et II est la version hollywoodienne, en l'occurrence produite par Spielberg, donc coûteuse, des anciennes naïvetés du cinéma fauché. La débauche d'effets numériques prête au corps ingrat des bricolages d'antan des muscles surdimensionnés, une énergie et un lustre artificiellement dopés. La présence des flonflons un rien lassant de Dany Elfman à la musique nous rappelle aussi le tribut implicite du film à un Tim Burton et, en particulier, à son Mars attacks !
Barry Sonenfeld peut avoir des idées aussi délirantes que Burton mais il ne parait pas en mesure de leur laisser libre cours et on ne peut qu'être frappé par la manière dont les accès de folie finis