Elles ne paient pas de mine, mais leur fermeture en désespérerait plus d'un. A Paris, les petites boutiques qui commercialisent les films indiens sont florissantes. Ne pas se fier aux portes minuscules: entre quatre murs peinturés de jaune, autant de cavernes à DVD. Affiches chargées de stars au regard brûlant, mots sucrés d'amour, technicolor langoureux. Bondés, les locaux résonnent de titres qu'on s'échange et commente: Dis-moi que tu m'aimes, Voyou, fou, amoureux, Raja le vrai indien.. Rue Jarry, rue Perdonnet, c'est Bollywood à Paris avec productions venues des studios et des plateaux de Bombay.
Français aussi. Ces boutiques ont poussé comme des champignons ces cinq dernières années. Le Nord de Paris en compte aujourd'hui une vingtaine, vers le métro La Chapelle. Le marché explose: les communautés indo-pakistanaises sont boulimiques de films. Et surtout, les Français, les Mauriciens et les Malgaches en sont de plus en plus friands. Le succès du film Lagaan, sorti en salles le 26 juin, pourrait accélérer le phénomène. Amir: «On m'a demandé dix fois aujourd'hui si je l'avais sous-titré en français.» Pakistanais, Amir a étudié la géographie à l'université de Peshawar. En France depuis cinq ans, il a commencé comme vendeur dans la boutique d'en face. Aujourd'hui, avec sa propre boutique, «it's really a good business». Pas de doute: entre 200 et 400 personnes passent par jour. Amir a fait ses classes en Arabie Saoudite, où il orchestrait du commerce de valises. Désormais, les