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Libération
Critique

Un Faust frère

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publié le 28 août 2002 à 0h46

Relaté pour la première fois à la fin du XVIe siècle, le mythe de Faust est devenu, depuis, une intarissable source d'inspiration artistique. Dernière variation en date, Fausto 5.0, signé par un brelan espagnol, n'est pas la moins intéressante. Au départ du projet, la troupe catalane la Fura Dels Baus répond à une commande de l'opéra de Salzbourg pour une mise en scène de la Damnation de Faust de Berlioz. Une version théâtrale voit d'abord le jour, puis un opéra, conçu par la même équipe. Persuadée, «en terme de crédibilité ou de réalisation par exemple», que certaines idées émises ne conviennent à aucune des deux formes susmentionnées, la compagnie décide alors de boucler la boucle en passant derrière la caméra. Deux de ses membres, Alex Ollé et Carlos Padrissa, s'adjoignent à un certain Isidro Ortiz. L'affaire est dans le sac.

L'action du film se situe «dans une époque indéfinie», quoique proche de la nôtre, où un professeur de médecine, en déplacement pour une convention, est alpagué par un soi-disant ancien patient qui commence à le coller comme une sangsue. Serviable, attentif, puis carrément envahissant et, pour finir, inquiétant, l'ange gardien instille une dose croissante de perversité dans l'univers d'un personnage qui voit peu à peu tomber les barrières rationnelles de sa logique scientifique.

Véritable cauchemar moderne, planté dans des décors froids qu'accentue une lumière très crue, Fausto 5.0 fonctionne comme une fable malsaine sur le thème de la frustration liée