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Libération
Critique

Woo en roue libre dans «Windtalkers»

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Le cinéaste hongkongais signe un film de guerre peu inspiré.
publié le 4 septembre 2002 à 0h51

Après la commande Mission : impossible 2 où la fameuse frénésie chorégraphique de la mise en scène de John Woo ressemblait de plus en plus à la parade des éléphants en tutu rose du Fantasia de Disney, le fan-club défait, en mal de chaos stroboscopique, avait placé tous ses espoirs dans ce film de guerre annoncé de longue date, Windtalkers, les messagers du vent avec, de nouveau, Nicolas Cage, laissé au sommet de son art déphasé dans Volte-Face. La surprise de ne pas voir le film retenu dans la sélection de Cannes pouvait passer pour un premier signal d'alerte, que l'avant-première organisée pour la presse fin juin est venue confirmer.

Salmigondis. Woo, dans son transfert américain, semble ne plus trop savoir comment il s'appelle, ni où il va, et Windtalkers est précisément un étrange salmigondis sur l'identité, la minorité, le codage (linguistique), la loi, le devoir... Quoi encore ? Des trucs qui parlent au coeur comme cette scène au clair de la lune où un Indien navajo accompagne au flûtiau ethnique l'harmonica roots d'un copain de chambrée wasp. On se demande pourquoi ils ne vont pas finir leur aubade et sceller à chaud leur harmonie transaméricaine dans un coin tranquille...

Windtalkers s'inspire d'une réalité de la Seconde Guerre mondiale, quand les Américains, engagés dans le Pacifique contre les Japonais, eurent recours aux Indiens navajos pour crypter les messages confidentiels que l'ennemi était jusqu'alors toujours parvenu à traduire. Quatre cents Indiens servirent a