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Libération
Critique

Arménie à la folie et pas du tout

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Entre HP et poésie, l'inégale «Symphonie du silence».
publié le 11 septembre 2002 à 0h56

S'il n'était pas de nationalité arménienne, il n'est pas sûr que l'on se pencherait sur le cas de la Symphonie du silence avec autant de curiosité. Mais les films ont-ils une nationalité ? La question pour le cinéma a-t-elle même un sens, sinon pue de la gueule, à l'heure où l'idée de nation, tout autour de la terre, reprend du poil de la bête souvent immonde ? Si la Symphonie du silence est un bon-film-moyen, ce n'est pas parce qu'il se situe à Erevan et que le nom de son réalisateur, Viguen Tchaldranian, est propre à flinguer un clavier d'ordinateur, mais parce qu'il rappelle deux ou trois bricoles qui, de nous à lui, font écho.

Mal fatal. L'histoire commence bien en compagnie aérienne d'un certain Mel Divan, gros bonhomme en provenance de New York qui, à peine débarqué au pays natal, ne songe qu'à le quitter. En attendant, il déambule dans les faubourgs peu amènes de la capitale arménienne, d'où il ressort par flash-backs quasi subliminaux que ce Mel Divan a un passé de franche crapule qu'il est venu à la fois revisiter et exorciser. De plus, quelques malaises physiques récurrents (va-t-il vomir ou s'étouffer ?) laissent présumer un mal fatal qui confère à son entreprise une qualité existentielle radicale. Mais, à force de vouloir partir, Mel s'incruste et, comme il est millionnaire, achète cash un hôpital psychiatrique en faillite ainsi que son contenu : médecins, infirmiers, malades et équipements au-delà du foireux.

Dans ce monde à part, bientôt transformé en valeur-refu