Il ne livre qu'un prénom, Marc, et ne consent à rencontrer la presse que sur l'assurance qu'il «n'y aura pas de photographe». Très grand, mince et glabre, il n'évoque guère, à première vue, le leader d'Al-Qaeda. Mais, assure ce Parisien, il a «un visage très facile à manier».
Emoi à Ouaga. Au printemps dernier, il a fait sensation à Ouagadougou, sur le plateau du film qu'Idrissa Ouedraogo consacrait au 11 septembre. «Quand je suis sorti du car maquillé en Ben Laden, il s'est fait un silence de mort. Il y avait beaucoup de monde autour du tournage, peut être 500 personnes un film, à Ouagadougou, c'est un événement mais là, plus un bruit ! Même les techniciens qui m'avaient tutoyé la veille ne m'adressaient plus la parole...». Il faut dire, à en juger l'image à l'écran, que l'illusion était saisissante (même s'il fallait pour la créer, trois heures de maquillage, avec fausse barbe, prothèses sur le nez et le haut des joues, etc.). «A la grande mosquée de Ouaga, le bruit a couru que les Occidentaux avaient corrompu Ben Laden en l'engageant sur un film pour de l'argent !» Pas d'adhésion idéologique, pourtant, d'après lui, derrière l'effet «totémique» de son personnage : «Les Burkinabés sont en large proportion musulmans, mais pas du tout intégristes. Pour eux Ben Laden n'est pas un héros, mais une espèce de vedette mythique du monde occidental, inaccessible : il y a des stands entiers de tee-shirts à son effigie, comme si c'était... John Travolta. A leurs yeu