Après le succès grinçant d'American Beauty, Sam Mendes change son fusil d'épaule, brossant davantage Hollywood dans le sens du poil avec un film de gangsters. Récit sombre et mélancolique, traversé d'éclairs de violence, les Sentiers de la perdition apparaissent comme un demi-succès (donc, un demi-échec). Le réalisateur ne parvient pas à esquiver l'écueil du chromo. Pas plus qu'il ne maîtrise son sujet jusqu'au bout le dernier tiers du film, centré sur la relation père/fils, sacrifie à de redoutables poncifs sur fond de cavale initiatique flirtant avec le mélo. En revanche, le regard porté sur la mafia irlandaise des années 1930 recèle plusieurs scènes d'une belle incandescence. Mais s'il y a un point sur lequel le film paraît inattaquable, c'est sa distribution. Entre Paul Newman, impérial en parrain tourmenté, et Jude Law, subjuguant en tueur implacable, Tom Hanks remplit sans faillir son contrat de porte-flingue taciturne, tour à tour bourreau et victime. De passage à Deauville pour une promo caricaturalement intensive, le chasseur d'oscars (Big, Il faut sauver le soldat Ryan, Philadelphia, Forrest Gump, Seul au monde...) revient sur le rôle de Michael Sullivan et sa conception du métier.
Vos deux derniers rôles, «Seul au monde» et «les Sentiers de la perdition», sont quasi mutiques...
Sur Seul au monde, c'est une simple question de logique, s'agissant d'un type qui se retrouve abandonné sur une île. L'intérêt reposait sur ces modes de communication que sont le regard, le