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Libération
Critique

Robin Williams en freak efficace

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«Photo Obsession» de Mark Romanek, fable grinçante qui commence à la Capra pour finir réac.
publié le 18 septembre 2002 à 1h02

Evidemment, l'attraction majeure du film est Robin Williams, méconnaissable : le poil ras, décoloré en albinos et étriqué à quatre épingles dans des costumes acryliques d'employé subalterne. Pas drôle, pas brillant, pas sympa, au final, dangereusement fêlé. Pire qu'un personnage de méchant : un rôle de freak mental, qui fait mouche.

Tournant le dos, pour sa cinquantaine, à ses derniers navets, Williams devient Seymour Parrish, vieux célibataire inhibé chargé du stand de tirage photo d'un centre commercial américain, «Sy, le type du photo-shop», à la jovialité de commande, qui délivre à brassées les photos d'anniversaire, de vacances et de fêtes.

Fixette. Dans son labo, Sy est bien placé pour connaître les revers de cette parade sociale, des portraits de chiens des vieilles bourges esseulées aux photos pornos des uns et des autres. Il n'en fait pas moins une fixette sur un jeune couple digne d'un rêve de pub : riches, beaux, avec gamin assorti. Détournant leurs photos, parasitant leur intimité par procuration, il se fantasme en oncle providentiel, disjoncte lorsqu'il découvre un crapaud derrière la façade idéale et entreprend de faire justice...

Une dérive criminelle ? Mark Romanek, 43 ans, conduit son scénario et sa réalisation avec une habileté rodée dans les clips qu'il a dirigés pour Madonna, Bowie ou Michael Jackson. Son sens du timing et des retournements se révèle particulièrement adapté au talent de Robin Williams : à la fois efficace et lourdingue. Le plus intrigant ne