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Libération
Critique

«Corto Maltese» au plus près de Pratt

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Adaptation plutôt fidèle et réussie d'un épisode de la fameuse BD au héros baroudeur à rouflaquettes.
publié le 25 septembre 2002 à 1h07

Tant de fois annoncé au cinéma (Alain Delon fut pressenti, mais aussi Christophe Lambert, voire Eric Cantona, pour incarner le plus bath des bourlingueurs), le héros culte des BD au long cours déboule enfin sur grand écran. Anneau de gitan, casquette et rouflaquettes, longue, nonchalante et élégante silhouette de marin romantique, voici... Corto Maltese. Un dessin animé plutôt fidèle aux textes et aux traits de Hugo Pratt, au point de reprendre le titre original de l'édition italienne (la Cour secrète des arcanes) de Corto Maltese en Sibérie.

Fantomatique. Ebauchée dans la résidence vénitienne de l'enchanteresse Bouche Dorée, l'action se déroule dans les ruelles de Hong Kong, puis entre Chine et Mandchourie, en 1919, durant la débâcle des armées blanches luttant contre le nouveau pouvoir soviétique. Corto et son acolyte Raspoutine interfèrent avec les intrigues des seigneurs de la guerre, des soldats perdus, des aventuriers de tout poil, des généraux autoproclamés luttant sans merci pour s'approprier l'or des tsars transporté dans le train blindé de Kolchak.

En plus de s'entrecanarder, ils prennent le temps de se pinter (dans le somptueux wagon-salon d'une ci-devant duchesse), de survoler de beaux panoramas, voire de caracoler dans la neige et de réciter des vers... Résultat, une épopée ferroviaire un tantinet fantomatique (d'aucuns la jugeront soporifique en dépit des perturbations atmosphériques), parsemée de violentes échauffourées. Encore que la gestuelle plus contrastée d