La légende de la conquête de l'Ouest fut, dit-on, écrite sur la selle d'un cheval. Mais de mémoire de mustang (le canasson conteur), aucun bipède ne demeura longtemps sur le dos du plus indomptable destrier dont nous suivons la tumultueuse cavale en Cinémascope, accompagné dans sa course par le vol majestueux d'un grand aigle. Dans la dernière production des studios DreamWorks, nous assistons à la naissance, puis à la croissance rapide de Spirit, bondissant fougueusement, culbutant un redoutable puma, avant de s'aventurer dans un campement. Il désarçonne un moustachu colonel devant la soldatesque, puis se fait la belle avec un jeune indien Lakota (Petit Nuage, également épris de liberté). Il connaîtra de nouvelles entraves, enchaîné à un lourd charroi, et bien d'autres aventures (même des pirouettes avec une blanche haquenée croqueuse de pomme) qui raviront poulains, pouliches et parents. Mais le véritable intérêt de Spirit est sans doute ailleurs.
Formés aux Gobelins. On y voit à l'oeuvre la French touch qui, désormais, investit l'animation hollywoodienne. Sylvain Deboissy, la trentaine souriante, ancien élève de l'école des Gobelins (ils sont nombreux à cartooner à Los Angeles), a supervisé l'animation de la mère de Spirit. Comme beaucoup de ses confrères, Sylvain a passé six ans chez Disney dans le studio de... Montreuil (dirigé à l'époque par les frères Brizzi), avant de retrouver son copain «Bibo» (Eric Bergeron) pour oeuvrer sur la Route d'El Dorado. Quand les Brizzi br