Le Pinocchio de Roberto Benigni vient de débarquer sur près d'un écran italien sur trois, non sans polémiques. Outre l'acteur Carlo Giuffrè qui accuse le comique toscan «d'avoir ôté toute qualité et identité» à son personnage de Geppetto, le petit monde du cinéma lui reproche en coulisse d'avoir réduit à la portion congrue la place pour les autres films. D'autant que Pinocchio produit par Miramax et distribué par Medusa, l'une des entreprises de Silvio Berlusconi a été fraîchement accueilli par la critique. «Le film ne propose pas une lecture intéressante de la fable de Collodi», a attaqué le quotidien romain Il Messaggero, la Repubblica estimant qu'«il manque cette inclassable et mystérieuse lumière qui s'appelle la magie». Exclus de la projection de presse, les journalistes étrangers ont protesté contre l'attitude de Benigni, comme les photographes de presse qui ont de plus en plus de mal à approcher la «star». Les opposants à Berlusconi, eux, grincent des dents. Grand pourfendeur de «Il Cavaliere» et amateur de plaisanteries contre lui, Benigni a visiblement changé d'opinion. «Medusa est une excellente maison de distribution, et je suis très heureux d'y travailler», vient-il de lancer. Alors qu'il y a quelques mois Umberto Eco avait proposé de forcer Berlusconi à résoudre son conflit d'intérêts en boycottant ses produits, Benigni a insisté : «Si nous ne pouvons pas avoir la liberté de travailler avec Berlusconi, nous sommes vraiment foutus.» Et d'ajouter : «C'est l'un
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