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Libération

Capitale se cherche festival

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publié le 16 octobre 2002 à 1h25

Il se joue ces temps-ci dans la capitale un minidrame superficiel autour d'une profonde question cinéphile : manque-t-il un festival de cinéma à Paris, et si oui, quel type de festival peut-on souhaiter, imaginer, rêver pour la ville dite, justement, «lumière» ?

Le paradoxe est que cette question est plus compliquée à résoudre à Paris qu'ailleurs précisément parce que Paris est réputée la ville la plus cinéphile du monde et qu'un problème de fond se pose dès le départ : une manifestation cinéphile de grande ampleur doit-elle accompagner le mouvement naturel du jeune public parisien, plutôt éduqué, éclectique et curieux, ou s'attacher à convertir ceux qui forment la grande masse des indifférents ?

La municipalité rose-vert a pris quelques décisions claires et rapides sur un abcès de fixation qui menaçait de dégénérer gravement : l'actuel «Festival de Paris», insignifiante manifestation passée par toutes les couleurs de la médiocrité sous l'ère chiraco-tibérienne, à laquelle la Ville vient de retirer sa coquette subvention (760 000 Û, le tiers du budget de la manifestation). Ce festival, malencontreusement placé en avril, un mois avant Cannes, fut d'abord une sorte de kermesse pour enfants où n'étaient sélectionnés que des films à haute densité «Unesco». Non compétitif et d'ambiance patronage, il tombait en poussière quand une entreprise de réanimation fut tentée, en 1999, avec le pilotage conjoint de Louisa Maurin, qui gère la société abritant le festival, et Daniel Toscan du P