«Au printemps 2001, au moment où Folle de Rachid, le programme réunissant mes principaux courts métrages, venait de sortir en salles, j'ai trouvé une convocation de la brigade des mineurs dans ma boîte aux lettres. Le 6 mai, j'ai été reçu par le commissaire, ou l'inspecteur, Bidondo. Il m'a dit que "des groupes qui se voulaient anonymes s'inquiétaient de la teneur du scénario de mon prochain film et voulaient porter plainte". Lui-même connaissait bien le projet de mon film à venir, le Nécrophile, et l'avait visiblement lu. Ce film n'était même pas entré en production. Nous en étions seulement à chercher des financements et il y avait très peu de gens qui avaient pu avoir le script entre les mains. J'étais extrêmement étonné...» Philippe Barassat ne se doute pourtant pas, alors, qu'il vit seulement les prémices d'une ahurissante histoire d'intimidations et de chausse-trapes administratives dont l'accumulation va peut-être bloquer la réalisation de son nouveau film.
A 39 ans, Barassat échappe aux catégories : sa personnalité et ses films défient les stéréotypes. Ses courts métrages, à l'imagination loufoque, jouent sur le fil du rasoir avec des sujets tabous et débouchent, à l'écran, sur une iconographie fantasque de contes de fées pour adultes : couleurs chatoyantes mais aussi charge ambiguë et culottée. Joyeusement regardables, même par les enfants (qui en sont parfois les protagonistes), ils sont pétris d'une ironique mélancolie. Des qualités que Barassat a imposées dans Fol