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Critique

Bain de stress à Sitgès

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La sélection catalane a confirmé l'eau comme élément anxiogène.
publié le 23 octobre 2002 à 1h30

Sitgès envoyé spécial

Chaque année au Festival de Sitgès, en Catalogne, on se demande si le loup, c'est-à-dire le cinéma que l'on qualifiera de généraliste, va manger l'agneau, le cinéma fantastique ; si, malgré sa délirante section Brigadoon (1), Sitgès ne va pas succomber à la tentation de devenir un festival «sérieux». En fait, la tendance semble plutôt inverse : c'est le cinéma «normal» qui fait de plus en plus dans l'horreur, l'onirique, en un mot, «le fantastique pour tous les goûts», slogan en vigueur ici. C'est ainsi que, l'an passé, la station balnéaire située à trente kilomètres au sud de Barcelone accueillait trois ex-candidats à la palme cannoise, Mulholland Drive de David Lynch, Trouble Every Day de Claire Denis et la Belle et la bête de Hal Hartley.

Héroïnes. La cuvée Sitgès 2002 (qui s'est tenue du 3 au 13 octobre) n'a pas grand-chose à envier à son aînée. Le Voyage de Chihiro, le dessin animé de Hayao Miyazaki, ours d'or à Berlin, Demonlover d'Olivier Assayas et l'étrange Spider de David Cronenberg, tous deux sélectionnés à Cannes, ont ainsi participé à la compétition catalane. En lice contre les produits estampillés du genre.

Des tendances se dégagent. Il y a, par exemple, cette manie de multiplier les images bougées à la Cassavetes et de mimer le mouvement en faisant faire n'importe quoi à la caméra. Celle aussi d'épater avec une violence hyperréaliste. Ou, plus sympathique, de choisir pour héros des héroïnes. Dans Eaux sombres, le Japonais Hideo Nakata met en