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Libération

«Popstars» War

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publié le 30 octobre 2002 à 1h35
(mis à jour le 30 octobre 2002 à 1h35)

La critique cinéma se fourvoie-t-elle ? C'est le point de vue de Serge Kaganski, responsable des pages ciné aux Inrockuptibles. Il a pris sa plume pour signifier à ses confrères des Cahiers du cinéma et de Libération qu'ils abusaient. Le coeur de son reproche : l'élévation au rang d'objets critiques de Popstars et des jeux vidéo, qui restent indignes à ses yeux (1).

La dernière chose à faire serait de se justifier : ce qui fonde le droit et l'état critique, c'est le regard et sa qualité, quel que soit son objet. Mais il faut quand même répondre à Kaganski : il y a dans l'énergie dégagée par son geste le sillage d'un désespoir qui le dépasse et qui nous touche : manque-t-il tant d'interlocuteurs, dans ce monde ancien et nouveau où tous nous sommes perdus mais plus ou moins seuls ?

Premièrement : on ne peut pas reprocher à la télévision d'être un vampire cynique du cinéma et la vomir lorsqu'elle s'exprime enfin par ses propres ressources. La télé a trouvé dans cette real TV dont nous vivons l'âge d'or l'une de ses plus fortes inventions conceptuelles depuis le couronnement en direct d'Elizabeth II. C'est aussi un grand sujet du cinéma contemporain, comme le démontre entre autres Kiarostami avec Ten et son dispositif real tv radical.

Deuxièmement : les jeux vidéo forment aujourd'hui une matrice de prédilection pour le cinéma et sont eux-mêmes sous haute influence cinématographique. Cette dialectique donne sa pulsation au monde des images tel qu'il bat sous nos yeux et qui nous pas