Genève de notre correspondant
Quatorze longs métrages en compétition, des séries télévisées à foison, des feuilletons du monde entier : le festival Tout Ecran, dont la huitième édition s'est tenue du 21 au 27 octobre à Genève, a trouvé sa vitesse de croisière. Avec la même règle d'or que respecte depuis ses débuts son directeur Léo Kaneman : la télévision n'est pas forcément un prédateur qui n'aspire qu'à engloutir le cinéma. Elle peut aussi produire des oeuvres fortes et, en ces temps de frilosité idéologique, la sélection opérée par Kaneman souligne la volonté d'opter pour des fictions à la fois artistiques et politiques, venues notamment du Proche-Orient (Palestine, Israël), d'Europe centrale et orientale (Croatie, Estonie), de Chine... A souligner aussi, la très forte présence d'Arte avec six films en compétition. Cette collaboration fructueuse permet à Cinéma Tout Ecran de présenter Jim la nuit, poignant long métrage de Bruno Nuytten. Depuis Camille Claudel, l'ex-chef opérateur de Godard, de Téchiné et de Blier n'avait plus tourné.
En finesse. Géraldine, surnommée Jim, est une petite Africaine de 12 ans, seule rescapée du massacre de sa famille, adoptée à l'âge de 2 ans par un couple d'enseignants français aimants et ouverts. Aux portes de l'adolescence, tout vacille. Jim se referme, refuse tout, en particulier de se nourrir, et ne s'intéresse plus qu'à une seule personne, la chanteuse Björk... La petite gazelle noire fait de l'icône nordique sa déesse personnelle. Et de