Il est presque étrange d'interroger Ralph Fiennes, 40 ans cette année, l'aîné d'une famille de six enfants, fils d'un photographe et d'une romancière, diplômé de la Royal Academy of Dramatic Art, sur son travail au cinéma tant c'est sur scène, à Londres, à Stratford et en province, dans les théâtres du repertory (pour répertoire) que l'on a vu son talent s'épanouir et prendre cette assurance qui, aujourd'hui, crève l'écran.
D'ailleurs, Spider, dans lequel Ralph Fiennes tient le rôle principal, a longtemps été un personnage avant d'être un film. Il y a plusieurs années, Catherine Bailey, la productrice anglaise du film, détentrice des droits de l'adaptation à l'écran du roman de Patrick McGrath, propose à Ralph Fiennes le rôle de Spider, avant même de disposer d'un réalisateur pour le film. Condition sine qua non, il devra accepter Fiennes dans le rôle principal. Plusieurs grands noms s'intéressent au projet, parmi lesquels Stephen Frears.
Quête fantasmée. Enfin, le scénario atterrit sur le bureau de David Cronenberg, pourtant peu habitué à accepter des commandes. «Pour moi, Cronenberg était le réalisateur idéal pour filmer Spider, explique Ralf Fiennes. Nous nous sommes rencontrés au Cadogan Hotel à Londres. Le courant est passé. Catherine a organisé une lecture du scénario chez elle. David a tout de suite pensé qu'il fallait se débarrasser de la voix off qui rendait le personnage trop conscient de sa névrose, trop intellectuel. C'était aussi mon avis.»
Spider,