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Libération
Critique

Pipo par ses potes et Zebda

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Un «opéra documentaire» autour d'une bavure à Toulouse.
publié le 20 novembre 2002 à 1h50

Le Bruit, l'odeur et quelques étoiles est un film étrange. Une comédie musicale et un documentaire en même temps. Pour parler de banlieue, des rapports fiévreux qu'ont les fils d'immigrés avec la police, la politique et la justice, son réalisateur Eric Pittard, un ancien compagnon d'armes de Robert Kramer, a utilisé les récits que font des événements les lascars du cru, les a montés avec des chansons de Zebda et de petits poèmes (qui ne rendent pas très bien d'ailleurs). L'amalgame était risqué, mais plus le film avance, plus il passionne et séduit.

Des jeunes racontent comment, à la fin de 1998, à Toulouse, leur copain Habib dit Pipo, a été abattu par un policier, après qu'il a volé une voiture. Une bavure ordinaire, qui met le feu aux poudres et engendre un affrontement violent entre les amis de Pipo et les forces de l'ordre. Cette partie du Bruit et l'odeur... est la plus attendue. L'enchaînement est bien connu. Un peu trop peut-être : là, les chansons de Zebda, qui ont été à la source de cet «opéra documentaire», comme le nomme le réalisateur, et qui ponctuent le film, semblent redondantes. Malgré le peps de la prise de son d'Olivier Schwob. Il y a heureusement quelques témoignages déchirants : celui de Kheira, une copine de lycée de Pipo, un autre d'un couple de Kabyles algériens qui ont fui leur pays pour ne plus assister à la répression policière contre les jeunes et sont désespérés de la retrouver aux portes de la Ville rose.

Entrain communicatif. Il y a surtout la faç