Los Angeles correspondance
Le 21 septembre, le syndicat des réalisateurs américains, le DGA, a intenté un procès contre treize sociétés auprès de la cour de justice fédérale de Denver (Colorado). Ces sociétés, toutes basées dans l'ouest des Etats-Unis et principalement en Utah, commercialisent de près ou de loin des versions altérées de DVD et cassettes VHS appartenant aux studios hollywoodiens. Cette action n'est que l'aboutissement de joutes verbales qui durent depuis trois ans. Les noms mêmes de ces compagnies rendent compte de leurs activités et de leurs appartenances morales ou religieuses : Movie Mask, ClearPlay Inc., Family Flix USA, Edit My Movie, Clean Flicks, Clean Cut Cinema, Family Safe Media, Play It Clean Video, Family Shield Technologies Llc., et Movie Shield. «Shield» semble être le mot mobilisateur pour cette levée de «boucliers» parmi les familles chrétiennes, principalement mormones... quand ce n'est pas carrément le cache-sexe.
Programmes à censure. La plus en vue de ces sociétés est Clean Flicks (toiles propres ?), une chaîne forte de 76 succursales avec siège social à Pleasant Grove en Utah, mais implantée dans dix-sept autres Etats. On y loue des DVD et des cassettes dont le contenu «répréhensible» a été préalablement coupé. Parmi les titres offerts : Il faut sauver le soldat Ryan sans les premières quarante minutes trop violentes, Titanic sans la scène de nu, et Mulholland Drive version on-se-demande-bien-ce-qui-reste. Clean Flicks contourne la loi sur