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publié le 18 décembre 2002 à 2h11

On est sincèrement désolé de revenir sur cet interminable phénomène mais voilà : dans l'histoire de l'exploitation française, Harry Potter version Chambre des secrets restera comme le premier film à avoir bénéficié pour sa sortie d'une combinaison supérieure à 1000 copies. Rien d'étonnant, dès lors, à ce qu'il pulvérise chaque jour des records qu'il avait lui-même établis l'an dernier, sous sa forme Ecole des sorciers. Sacré «meilleur démarrage de tous les temps pour un film étranger», il a aussi décroché une timbale symbolique suprême en réalisant la meilleure première séance d'exploitation jamais enregistrée à Paris, soit 27647 entrées. A la fin de cette première semaine historique, Harry avait déjà ensorcelé 2 316 734 spectateurs français (1).

Il aurait eu 2000 salles, il est probable qu'il en aurait séduit le double. En tout cas, lui ou l'un de ses avatars futurs atteindra forcément un jour un de ces sommets de l'absurde, puisqu'on ne distingue pas bien ce qui arrêterait une mécanique dont on voit chaque saison combien elle prospère : il y a moins de cinq ans, une sortie à 500 copies paraissait déjà démesurée...

Cette razzia massive sur le parc de salles disponibles produit un enchaînement statistique inquiétant : dans l'Hexagone, 1 écran sur 5 accueille «Harry Potter», qui s'octroie du coup 62 % de parts de marché. Si l'on ajoute à ce score les 20 % réalisés par les deux autres grosses productions américaines du moment (la Planète au trésor et Meurs un autre jour), on obt