Pourquoi les bandes-annonces américaines sont-elles si nulles, ou du moins si stéréotypées ? Réponses et tour d'horizon avec Benedict Coulter et Don La Fontaine, deux experts en la matière. Coulter est président de Trailer Park, une des principales sociétés spécialisées dans la production de bandes- annonces à Los Angeles. Il a 49 ans, est d'origine française, et fait ce métier depuis vingt-cinq ans. L'Américain Don La Fontaine, lui, est connu comme «The Voice», tant sa voix est archiconnue et archicopiée dans les bandes-annonces. C'est celle qui, par exemple, annonce d'une façon à la fois impliquée et théâtrale : «In a world beyond imagination, a quest has begun. For hope. For love. Forever» («Dans un monde défiant l'imagination, une traque a commencé. Pour l'espoir. Pour l'amour. Pour toujours.»).
La Fontaine a démarré à Los Angeles au début des années 60, d'abord dans la production de pubs radio puis dans les pubs télé et les bandes-annonces. Il en a fait plusieurs centaines, dont sont issus les grands standards du genre.
Le stéréotype. La bande-annonce d'un film américain (trailer en VO) est bâtie sur un schéma quasi immuable : quelques plans rapides pour situer l'ambiance, un résumé plus ou moins linéaire de l'action avec le soutien d'une voice over (ou de «cartons» explicatifs) et un montage quasi stroboscopique. Au bout de deux minutes, tout est dit et compris : c'est une grammaire impeccable. «Cela fait bientôt quarante ans que je suis dans ce métier, et je n'ai vu que