Après les films respectifs de Vincent Perez (Peau d'ange) et de Sophie Marceau (Parlez-moi d'amour), deux échecs artistiques et commerciaux, c'est au tour de Guillaume Canet de tenter l'aventure de la réalisation après une déjà riche carrière d'acteur. Canet s'intéresse depuis longtemps à la mise en scène, il a signé quatre courts métrages et monté une pièce de théâtre de Vaclav Havel, Vernissage, en 1996. On doit avouer être resté jusqu'à présent peu réceptif à la singularité de l'acteur qu'est Guillaume Canet, qu'il agisse au sein du cinéma auteuriste le plus débridé (la Fidélité de Zulawski) ou de grosses productions gothico-numériques à la noix (Vidocq de Pitoff). On le sent toujours vaguement à côté de la plaque et mal à l'aise, en dessous de ce qu'on peut demander à quelqu'un qui tient la plupart du temps le haut de l'affiche. Mon Idole, à ce titre, surprend. Canet s'y révèle bien meilleur que d'habitude dans un rôle de jeune homme falot vivant sous l'emprise fascinée de son patron, l'ignoble Broustal, producteur de télévision, interprété par François Berléand.
Façon «le Jouet». Le scénario repose sur un scénario à double détente, celui du désir comblé au-delà des espérances puis inévitablement trahi. Le jeune Bastien est chauffeur de salle d'un show inepte, Envoyez vos mouchoirs. Normalement arriviste, il aspire à devenir à son tour présentateur vedette. Timide, incapable de saisir les occasions de s'affirmer, il se voit soudain offrir, par Broustal et