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Libération
Critique

De l'initiatique pour initiés

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«Les Deux Tours», deuxième volet de la saga du «Seigneur des anneaux».
publié le 18 décembre 2002 à 2h11

Le Seigneur des anneaux n'est pas seulement une énième fiction initiatique capable de jeter les masses dans les transes de la révélation, c'est aussi un film pour initiés. Bien plus que la Guerre des étoiles, dont chaque épisode fonctionne de manière relativement autonome, la trilogie de Peter Jackson est réellement organisée comme un feuilleton annuel et consécutif. Autrement dit, pour connaître le début, il fallait déjà être là l'an dernier à la même date, et pour connaître la fin espérer y être encore l'an prochain. Pour l'heure, le deuxième épisode, dit des Deux Tours, pousse par le milieu («l'empire du Milieu») et ne s'embarrasse d'aucun récapitulatif.

Pari. Comme le premier qui se terminait cavalièrement en plein coeur d'une action, le deuxième jette le spectateur de plain-pied dans on ne sait trop quel chapitre du livre où un combat fait rage entre une sorte de démon à corne et un vieillard aux longs cheveux blancs lançant des éclairs avec son sceptre en ivoire. Vu le fric dépensé, les moyens mis en oeuvre, l'ampleur omnipotente de la sortie, on est bien obligé de s'incliner devant le pari de mettre en circulation un film qui ne devrait somme toute pour la majorité de la population n'avoir absolument ni queue ni tête. Il y a une quête, mais on ne sait trop de quoi, des dangers, mais sans qu'il soit tout à fait possible d'en mesurer l'ampleur ni la nature, un monde en soi, mais dont il est difficile de tracer les limites et de déterminer les hiérarchies. On voit bien qu